Bientôt dans l’enseignement ?

Publié le samedi 25 mai 2002 par admin_sat

Croire ou ne pas croire ?

Les promesses électorales n’engagent-elles que ceux qui y croient, comme on l’entend parfois ?
Toujours est-il que, dans une réponse du 15 avril aux partisans de l’espéranto, Jacques Chirac a déclaré "il s’agit d’une cause à laquelle je suis sincèrement favorable". Par ailleurs, un document obtenu auprès des Archives départementales de la Corrèze, à Tulle, prouve que, le 23 juin 1972, sous sa présidence, le Conseil Général a voté un voeu "en faveur de l’Espéranto comme langue à option dans les établissements scolaires".

Aux présidentielles de 1981, en tant que Secrétaire Général de SAT-Amikaro, j’avais eu cette belle promesse signée François Mitterrand le 13 avril 1981 — et jamais réalisée : " Je me permets de vous préciser que mes amis parlementaires ont déposé lors de la précédente session de l’Assemblée Nationale une proposition de loi tendant à inclure la langue internationale ESPERANTO dans l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur comme langue à option.
Si les Français m’accordent leur confiance, je demanderai au Gouvernement de soumettre au Parlement cette proposition de loi."

Elle faisait suite à deux propositions de loi du PS et du PRG, d’ailleurs fort bien rédigées, enregistrées en 1975 et 1979 à la Présidence de l’Assemblée nationale. Tout ceci fut oublié, sans parler d’attitudes désinvoltes au plus haut niveau (Jospin, Lang, Trautmann, Guigou, Cresson...) au mépris de militants de base et d’élus dont la conduite a été loyale et irréprochable...

Message bien compris ?

M. Chirac précise ainsi son avis et son intention :

"Même si pour des raisons que vous comprendrez aisément, je souhaite avant tout me consacrer à la défense de la francophonie, j’éprouve une sympathie profonde pour l’espéranto et le projet humaniste qui a présidé à sa création et qui anime plus que jamais ses défenseurs aujourd’hui.

J’estime pour ma part que la progression de l’espéranto, dans le respect de la diversité culturelle qui lui est consubstantiel, serait un facteur puissant d’harmonie et de compréhension entre les peuples.

Il ne fait aucun doute que, si le sort des urnes m’est favorable, je soumettrai au prochain gouvernement, et au ministre de l’Éducation nationale en particulier, la question de son inclusion comme option au baccalauréat, notamment au regard des souhaits exprimés par les élèves et parents, et de la possibilité de recruter suffisamment d’examinateurs compétents."

Nous verrons à l’usage

Pour ce qui nous concerne, nous allons faire "comme si", car nous avons la certitude que, tôt ou tard et de toute façon, nous atteindrons notre but. Il existe en effet des convergences comme il n’en a jamais encore existé durant les 115 ans d’histoire de l’espéranto : Union européenne, mondialisation, Internet et d’autres facteurs conduisent à se poser des questions.

Divers ouvrages de Charles Durand [1], spécialiste d’informatique, professeur à l’Université de Technologie de Belfort-Montbéliard, devraient ouvrir les yeux de ceux qui ont cru et voulu faire croire que les problèmes de communication linguistique internationale ont trouvé leur solution définitive dans l’anglais et que l’espéranto n’a plus sa raison d’être.

La généralisation de l’anglais soulève en effet des problèmes d’une extrême gravité. Plus on tardera à s’en préoccuper, plus la réparation des dégâts sera coûteuse et douloureuse.

Le retour

Globe-trotters ou Euro-trotters, ils ont vécu longuement au contact des habitants de divers pays avec l’espéranto comme sésame. En effet, "nos" voyageurs pensent sérieusement au retour :

Rachel et David, partis le 15 juillet 2000 du rond-point du Dr Zamenhof, à La Roche-sur-Yon, pour un voyage en stop autour du monde dans près de 40 pays, reviendront au même endroit à la mi-juin. Nous envisageons un accueil chaleureux le 15 juin à 11 h.

Quant à Gudule, Laurent et leur fille Lola, partis le 7 mai 1997 du Poiroux pour un voyage en roulotte autour de l’Europe, ils pensent arriver en septembre avec un petit frère qu’ils ont donné à Lola : Romain, né en Grèce. Eux aussi souhaitent que leur arrivée se fasse à La Roche-sur-Yon, précisément au rond-point du Dr Zamenhof.

Il leur aurait été impossible d’apprendre en peu de temps la langue de chaque pays traversé. Par ailleurs, contrairement à ce que certains veulent faire croire, les échanges en anglais brillent rarement par la profondeur. En effet, la première motivation de ceux qui l’apprennent est terre-à-terre. L’espéranto est avant tout une démarche humaniste, amicale, fraternelle et culturelle - au moins aussi essentielle, et même plus si l’on veut un monde à visage humain - et une ressource qui peut d’ailleurs être utile aussi dans des échanges professionnels ou autres hors frontières, du fait qu’une relation cordiale ouvre bien des portes et aplanit parfois bien des difficultés.

Latitudes La Roche-sur-Yon

Les Yonnais auraient pas moins d’une douzaine de langues à apprendre s’ils voulaient s’adresser aux habitants des cités avec lesquelles la Ville de La Roche-sur-Yon entretient des relations privilégiées (jumelages, partenarités, réseau REVE, etc.) dans leur propre langue...

Rien ne les empêche de découvrir l’espéranto, l’une des 51 langues que parle, écrit et traduit Georges Kersaudy, ancien fonctionnaire international expert en traduction, l’auteur de "Langues sans frontières" (éditions Autrement, Paris) dans lequel il décrit 39 langues de l’Europe.

Nous pourrons en parler du 27 au 29 juin, lors des "Latitudes", les Rencontres Internationales de La Roche-sur-Yon.